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Au printemps, sous l’impulsion de citoyen·nes sédunois·es, la Municipalité et la Bourgeoisie envisagent d’aménager un local réservé aux arts d’expression. La cave située à la Rue du Vieux-Collège 14 est mise à disposition et, pendant l’été un groupe de bénévoles vide cette cave et effectue les travaux nécessaires à l’ouverture du café-théâtre. Les premières réalisations artistiques sont faites lors des « jeudi-théâtre-ouvert » où plus de 50 passionné·es se mettent au travail.

La cave-théâtre peut se définir comme une scène ouverte, où jeunes amateur·trices et futur·es professionnel·les de la région exercent leur talents naissants. Ce lieu intimiste est réputé pour ses soirées sympathiques arrosées de fendant et pour ses chaises qui font mal aux fesses.

Pour sa programmation de qualité où théâtre, chansons, humour et poésie font bon ménage. La mission principale est de produire des amateur·trices de la région, en créant un lieu de rencontre où tout le monde peut s’essayer sur les planches.

Mise en place au fil des années de cours pour adultes, adolescent·tes et enfants : maîtrise de la voix, du corps, sensibilisation au mouvement, expression créatrice... Autant de techniques sont travaillées individuellement et en groupe, et le résultat est parfois présenté au public.

La cave de la rue du Vieux-Collège 14 s’avère, avec les années, peu adaptée au théâtre. À certains désagréments techniques s’ajoute la volonté du propriétaire de la cave de réinvestir ses locaux. Par une heureuse coïncidence, la Ville de Sion décide, en 1988, de quitter la Petite Chancellerie alors vouée aux archives communales. Sur proposition de l’équipe du Petithéâtre, la décision est prise d’y aménager une salle de spectacle.

ll s’installe à la Petite Chancellerie, au 9 de la même rue du Vieux-Collège. Il s’agit d’un des moments marquants de la vie du Petithéâtre et, pour l’inauguration, l’équipe d’alors organise des festivités dignes de ce nom : la fête s’étend sur trois jours et les spectacles et animations prennent place dans l’ancienne cave, dans le nouvel espace, mais aussi dans la rue.

Après plus de vingt ans de travail (presque) uniquement bénévole, l’augmentation de la subvention communale permet au Petithéâtre d’engager son
premier employé, marquant ainsi le début de sa professionnalisation progressive. Cette nouvelle ère est marquée par une volonté prioritaire de création
de spectacles, qui font la part belle aux artistes valaisan·nes expérimenté·es ou débutant·es.

Dès 1996 environ, une forme de cotisation se met en place pour soutenir le Petithéâtre. En 2001, l’association est officiellement structurée. Elle
a pour but d’apporter un soutien financier au théâtre, d’établir un contact avec la population et de servir de relais avec le public. Tout ça afin de
garantir la pérennité du théâtre ! Le moment fort de l’association est le spectacle de musique organisé en fin d’année, par les membres de l’asso-
ciation, pour les membres de l’association !

Le Petithéâtre est désormais administrativement chapeauté par le Cercle des Manifestations Artistiques, la même association que le Théâtre de Valère. Il s’agit toutefois d’une formalité, qui ne change presque rien à l’organisation effective du théâtre

La programmation se concentre désormais sur le théâtre contemporain de niche, sur les créations audacieuses, exigeantes et insolites, en prenant parfois des risques esthétiques. Et l’audace paie : en dix ans, le budget du théâtre quadruple, ce qui permet d’engager une petite équipe. L’ambiance est toujours au rendez-vous et ne faiblit pas car l’équipe sait accueillir le public : artistes et spectateur·ices échangent autour d’un buffet, souvent jusqu’à tard dans la nuit !

En 2020, la Ville de Sion décide de renforcer le pôle des arts de la scène en plaçant le Théâtre de Valère et le Petithéâtre dans les mains d’une seule et même équipe. Par leur architecture aussi différente que complémentaire, ces deux lieux forment désormais le coeur du nouveau projet Spot - Sion Pôle des théâtres.